Le soleil de nuit caressait mes joues creuses.
À la lueur du diamant doré, je me remémorais mes 92 premières neiges.
Le temps semblait s'écouler de plus en plus rapidement dans mes veines.
Bien enfoncée dans mon fauteuil d'acier, j'observais mon reflet briller dans la lucarne de ma chambre.
Une tignasse terne. Des doigts noueux. Un dos vouté.
À la lisière de mon existence, je ne puis m'empêcher de regarder derrière mon épaule. Et si je pouvais un jour revivre ma vie, que ferais-je autrement ?
Si je pouvais verdoyer à nouveau, je prendrais les choses moins au sérieux.
J'oserais embrasser encore plus fougueusement les fortunes de mer, les faux pas et les folies.
Je m'efforcerais de me sustenter uniquement d'ataraxie et mangerais moins de navets.
Si la vie s'élevait devant moi, je ne laisserais pas le fugace et frêle présent s'échapper.
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