Poème

Adieu sans préavis

( Printemps 2000 )

 

Poète du crépuscule

Mes particules

D’amours désassemblées

Perforent les temps derniers

Et coule le vin sur ses seins

 

Je me fais marcheur des douze saints

Il est minuit moins le quart des apôtres

Devenir le prophète de sa mélancolie

Caresser les images de ses fantaisies

Déguiser mes sombres mensonges

 

Fuir devant la suite qui conduit au néant

S’engouffrer lentement

Dans la pièce au soleil levant

Je m’effrite en lambeaux

Déclassés sous le poids des vitraux

 

Devant la lourdeur des bottes

De son armée d’invasion métallique

Je raccroche mon écharpe

Ajuste mon sourire hérétique

 

C’est la fuite poétique, mathématique

Le réveil froid.

( Mars 2000)

Chaque nuit absence

Le temps s'allonge

Pour s'étendre

Dans les étoiles

 

Et le soleil des nuits

Ne brille plus dans mon lit

Qui se refroidit

Dans l'hivers triste qui s'emplit

 

J'évoque son nom souvenir

Pour franchir l'aube des soupirs

Et je revois son sourire caché

Revenir me hanter

En même temps

L'idée lui tord l'intérieur. Merveilleuse et impossible.
Un chat, attiré par la fable, s'est usé les griffes en vain.

C'est introspectif comme thème.

Pourtant il lui semble que la lumière ventile encore un espoir sucré. Miroiter que l'omniprésence soit enviable... Il n'est pas certain.

Mes images s'effacent au profit des mots et se faufilent, entraînant l'alphabet dans leur course. Le paysage défile, indémêlable.

Alors il décrirait les rêves éveillés.
Chapeau! Il n'a pas de bottes de sept lieues mais un chapeau oui. Et le coiffer est une invitation au voyage.

Promenade en vis à vis.
Deux regards sur un paysage de reflets.
Dedans, dehors. En même temps.

Dedans
Paysage de fourmis au soleil. Craquante agitation de croque-mitaines en costume d'hiver et de marbrures. Pavés mouvants, lézardes en ascension constante vers la sainte coque, le béton concave d'une arche de Noé qui ne se sauve plus qu'en rêve.

Dehors
Les grues, drapeaux en poupe, se livrent des duels essoufflants tout le temps d'un tour de soleil.

Ici
Dans leur course folle, des tortues enivrées se retrouvent sur le dos, incapables du moindre mouvement. Incapables!

Là-bas
C'est un sillon noir que l'on trace sur la neige. Blessure salée du bitume en hiver.

Encore
Je m'endors sur mon cahier, alors que des murs blancs s'effondrent en gris. Des taches dans les yeux, indélébiles, invisibles pour l'autre coté. Un jour je rêve sans dormir, mais ce n'est pas vrai, ce n'est jamais vrai. Ce n'est pas moi qui meurs, ce sont toujours les autres.

Ailleurs
Le temps de l'œuf. La marche militaire. Tu rêves. Il claque des portes à ta fenêtre. Quatre. Étang de cris au crépuscule du chaloupé. Le rythme se balance au bout d'une corde de grillons.
Sentimentale. Tu souffles une brise de jasmin pour que l'écho du voyage te suive jusque dans les plis d'un autre sommeil. Te survive, la soie de la nuit.

Assez
C'est étourdissant. Tant d'incohérence, j'ai mal au cœur.
Soyons sérieux et comptons. Les flocons par bourrasques, les efforts par pelletées et nos pas dans la forêt. Au bord de l'autoroute, l'horizon bleu des érables sous solutés n'inspire pas confiance. L'attraction est ailleurs, les accidents se succèdent pour le plaisir des voyeurs. Au gré des glissades, le long ruban rouge s'anime ou s'arrête. Il fera bientôt noir sur ses berges blanches, et nous jouerons encore le jeu. 

En allant voir ailleurs si j’y suis

Si les choses sont des éclats
Du savoir de l’univers,
Qu’au moins je sois mes propres fragments,
Indéterminé tout autant que multiple.

Fernando Pessoa

 

Connue de tous, la pratique consistant à lancer une requête d’informations en tapant son propre nom dans un moteur de recherche mène à une évidence : nous existons en plusieurs lieux. Fruit de nos recherches et grappillages en ligne, ce triptyque artistique est construit à partir des archives de nos trois individualités dissoutes dans le cybermagma.


 

Facebooking

Fragments d'une homonyme belge par Camille(s) Toffoli

 

Au revoir le noir. Bonjour le rouge.


Jalousie taupes doutes patience


J'ai le droit d'être tranquille
Non.
Tout problème à sa solution
Comme on dit.

Je cherche jamais
Misère à croire
Qu'on a la tête à chercher l'embrouille.
Te le touches et je te tue salope.


Jalousie taupes doutes patience


Je m'en souviendrai gueule de bois
Genoux écorchés ouverte dans le dos mal tomber
Bu comme des pochtrons
Dans votre cul le week-end.


Le pire moment au monde
C'est lorsque tu ne peux pas aimer
Quelqu'un parce que ton cœur
Appartient à quelqu'un qui l'a brisé.


Jalousie taupes doutes patience


N'attends pas les derniers moments
Pour lui dire à quel point
Tu l'aimes.
Chasse le naturel il revient toujours au galop.

La folie nous arrêtera
Jamais.
Demain peut se passer pleins de choses.
N'importe où n'importe quand.


Jalousie taupes doutes patience


Tu as des personnes comme ça.
Un confident
Un tonton gâteau
Toujours là.

Sa flèche vous amène
Au chemin du bonheur.
Tu me rends tellement bien.
Mon hamburger de mon cœur.



Jalousie taupes doutes patience


Au revoir le noir.

Bonjour le rouge


 

Zapping

Damien(s) Thomas à la chaîne


 

Egogoogling

@utoportraits de Jean-Philippe(s) Boudreau

Le temps des absences

Le temps des absences

 

Le temps des baisers perdus

Le temps des printemps qui passent

Le temps des errances entrelacées de silence

Comme la neige qui fond au soleil des départs

De la passagère des aiguilles typographiques

Les sourires des temps passés s'évanouissent

Le temps de la solitude passagère du doute

Le temps de chercher à comprendre

Le temps des contemplations 

Des fontaines divinatoires

Le temps des étreintes rêvées

Le temps des années qui passent

Sur l’horloge des amours

Le temps des retours

Le temps de s’aimer éternellement 

7841

« Avec la force comme alliée, d'autres temps, d'autres lieux tu verras ! » — Yoda

Le grand voyage vers ailleurs qu'il avait entrepris le conduirait-il au désert sans fin? L'homme solitaire marchait le long des lieux qui s'entrelaçaient dans son existence. Absorbé dans les images qui entremêlaient les réalités diffuses. Les signes des passages temporels occupaient toute sa réflexion. Étrangement, ils étaient gravés sur les jardins de son observation. Une école primaire ou les enfants couraient le long des boisés. Jeu enfantin, autobus jaune, neige, hockey et autres souvenirs.

Il eut jadis un mouvement d'euphorie dans sa vie mélangée. Un grand salon ou les festins ne semblaient pas vouloir s'arrêter. Il était déjà vieux et il savait d'avance où les parcours de ses amis carnavalesques se dirigeaient. Il voyait, il savait et pourtant l'impitoyable et affreuse marque s'affichait toujours. Le compte à rebours, l'ennemi était déjà là. Assis sur son divan en face de lui, il le regardait. C'était un si vieil ennemi que l'homme avait pris l'habitude de ne plus l'écouter. Parfois, dans sa réflexion silencieuse avec ce dernier, ses amis s'approchaient et lui demandaient si tout allait bien. Il n'avait qu'un mouvement réflexe, il se devait d'être rassurant, ils ne pourraient comprendre les mondes que sa vision ouvrait devant lui.

Le mur vert lime affichait une foire, la foule anglaise s'approchait, les canards tournaient le long de l'étang artificiel. Un enfant tentait de trouver le meilleur canard. Et puis le son des manèges qui s'activaient. Elle n'avait aucun sens dans sa vie. Et pourtant elle était là. S'approcha, lui fit une étreinte et soudain, elle disparut. Le salon s'était rempli durant son moment d'absence. La foule s'activait, la musique, le son des amusements, les alcools et les jeux. La grande roue illuminée tournait dans sa tête. La musique, les clowns et les temps s'entrelaçaient.

Il croisait son regard, un déguisement un peu trop éméché. Quelques champignons le rendaient confus. Quelques années plus tard, la vitesse de sa voiture frapperait un arbre dans une courbe, seul et isolé, la mort ferait son œuvre, mais pour l'instant il était heureux et philosophait sur le sens des choses, bien installé sur la table adjacente au baril de bière.

Il entra dans les toilettes, le passage interdit vers l'au-delà s'ouvrit, la lumière diffuse que lui offrit le puits de lumière. Tard dans la nuit, le quatre-roues roulait bien vite dans le dépotoir, les signes s'affichent sur chaque sac de vidanges. Et puis, les arbres, la forêt et dans son milieu les astres l'éblouissent. Il vit une usine délabrée, finalement entouré par des loups. Un à un, dans la lumière, ils venaient lui porter révérence. Il comprenait que non loin de lui, observant en silence, l'ennemi ne pouvait rien, l'heure n'était pas la bonne.

La musique remplit de nouveau son âme. La bouteille de vin était vide. Il sortirait bientôt de son antre. Il devait redevenir l'hôte de sa soirée, celui que l'on s'attendait de trouver, celui-là qui trouvait toujours le moyen de changer les règles du jeu. Il croisa son regard, elle cherchait ce qu'elle pensait avoir trouvé. L'homme ne pouvait pas lui dire que dans quelques années, épuisée d'essayer de remettre en marche un amour perdu depuis des lustres, elle irait se jeter dans l'épuisement de tentatives vaines pour retrouver, un seul instant, le moment qu'elle vivait ce soir.

Soudain, une voiture folle traversa le salon. Il se reconnaît. Nous sommes quelque part, plus tard, bien plus tard, pourchassés par quelques voitures non identifiées. Il traverse une banlieue sans nom, chaque voiture porte un numéro d'un jaune différent. Il roule de plus en plus vite. Les paysages se transforment et les maisons de banlieue se dissolvent. Sa voiture freine. Il abat d'un coup de feu bien précis ses ennemis et s'affale dans le divan, personne ne semble avoir vu le danger.

L'homme se leva, et regarda son corps en mouvement sur la piste de danse. La musique était beaucoup trop forte. Comme d'habitude, les moments d'absences provoquaient des doublons dans les lignes du temps. Une étrange femme fantomatique, habillée en uniforme d'ouvrière lui donna une bière et s'évapora au son du piano.

Quand il sortit de nouveau de sa torpeur, la pièce était vide, les serpentins sur le sol, l'odeur de bière lui donna envie de quitter les lieux. Il sortit, passa devant l'église, il marchait vers le parc. Il termina sa deuxième bouteille de vin sur les tables de pique-nique. Il vit soudain, un vieil homme, canne en main, s'avancer vers lui, le son de sa voix inaudible. Derrière lui, l'homme, l'adversaire, l'ennemi. Le vieil homme s'affala. Le cœur avait lâché.

Nuits Américaines

NUITS AMÉRICAINES

 

Nuits américaines

Néons et autoroutes

Miroirs des astres

Camions illuminés

Dans les « drives in » désertés

Croisement de routes

Poste de péage

Sur les dérives de l’existence

Annonce de perte de sens « un-huit-cents »

Désamour et désunion

Cigarettes à profusion

Panneaux fluorescents

Rouler jusqu'à perdre son âme

Rouler dans les plaines

Comme des cowboys du futur

Mourir de soif dans les murmures

Des cigales desséchées

Explosées dans la vitre verte glacée

De la Chrysler au moteur dégommé

Nuits américaines

Joint que l'on fume

Dans un motel sans étoiles

Vapeur d'essence

Moteurs qui tournent en boucle

Se perdre dans le sens

Dans la direction ou mettre les voiles

Se remettre en question

Pour faire diversion

Rouler jusqu'au carrefour de la dérision

Nuits américaines

Labyrinthe V: Le temple

 

Les feuilles d'automne qui tombent sont le reflet miroir de ma mélancolie. Alors que j'avance à reculons dans les méandres de la ville centre du Labyrinthe. Les alcools d'hier effacent les souvenirs tourmentés, ils effacent son visage de mon esprit. Je m'avance dans les couloirs qui mènent au palais de l'impératrice. Devant moi, deux gardes féminins entraînées pour tuer vos espérances les plus profondes se posent en gardienne du temple de l'oubli. Je n'avais jamais vue porte aussi grande que celle qui se trouvait devant moi. On m'avait informé que franchir cette porte était un point de non retour, que l'effet d'attraction du labyrinthe serait si fort que jamais plus je ne pourrais sortir du centre, que je terminerais ma vie dans une éternelle réflexion et que doucement, je perdrais le sens de toute réalité et même ma raison d'être.

 

Je tendis le triangle aux gardiennes de la porte. Elles affichaient le mépris de leur rang. J'affichais mon indifférence, l'invitation était valide, j'étais le seul invité de l'extérieur. Le seul assez fou pour accepter l'invitation de l'impératrice. La porte coulissa lentement.

 

Soudain, je fus pris de vertige. Les effets de la porte n'étaient pas ceux que j'attendais. Je vis une femme que je ne connaissais pas s'avancer vers moi. Je n'avais plus de passé, plus de futur. Je sentais mes connections nerveuses se détendre. Elle me fit signe de la main, je la suivis dans les corridors du labyrinthe intérieur. Ils étaient beaux, ornés de grands poèmes calligraphiés à l'encre de chine.

 

Nous arrivâmes à la porte de la salle de bal. Sur cette porte se déployait un poème écrit en lettre d’or :

 

Les ailes de l'ange de feu

Se posent sur mes yeux amoureux

Et je me dépose en larmes

D'amertume

 

Les ombrages de mes désirs

Qu'elle combat avec plaisir

 

Elle s'échappe de moi

Emportée par les feuilles d'automne

Dans ces arbres de soir je vois

Les miroirs de mes vadrouilles

Des éclats de verres m'embrouillent

Labyrinthe: L'invitation

SUR LE TRIANGLE SE TROUVAIT L'INVITATION SUIVANTE:

 

INVITATION

AU BAL DE L'IMPÉRATRICE

VALIDE POUR UN PERSONNAGE

PRIÈRE DE LAISSER LE RESTE AU VESTIAIRE.

 

Convergence des potentiels

Un lieu, enfin. Un rendez-vous, coin William et Eleanor, quelque part entre décembre 2015 et mai 2016. Du concret qui perce notre bulle jusque là construite de rêves. Et qui déstabilise.

Nous regarderons la ville de bas en haut, nous qui sommes habitués au contraire. Notre champ de vision nordique sera obstrué par les gratte-ciel, par les tours à bureau, le centre-ville dans toute son exubérance. Nous verrons Montréal autrement, verrons quotidiennement son américanité, ses tailleurs et ses complets, sa frénésie qu'on se gardait pour les occasions spéciales.

Amener du contraste

Balancer les couleurs

Dans un quartier laboratoire

titanesque pour êtres urbains

créer des îlots de chaleur

humaine

Car il ne faut pas se fier aux apparences. Avec de la chance, il y aura encore les vestiges d'avant, les restes d'une époque révolue, ouvrière et populaire. De quoi s'attacher au quartier, se rattacher à ses racines. Et il y aura le canal, sans doute plongé dans l'ombre par des nids d'oiseaux rares, mais où coulera toujours cette même eau, un cycle qui se renouvelle sans cesse, et où s'étirent des chemins aux détours invitants.

Canal et basse ville

Y investir les interstices et faire germer des vivaces

Créer du chez-soi collectif

et planter des tournesols

à l'ombre des tours à condos

Et il y aura toujours les symboliques bancs d'église à l'air libre qui contemplent les grands arbres, comme s'il fallait saisir ce mince espoir verdoyant, cette nature qui se déploie envers et contre tout, et s'en faire une foi.

Au moment où l'on choisit

le moins facile l'inattendu le pas très confortable

on sait que l'on s'en va d'autant plus

vers un futur à bousculer, démultiplier et confronter, vers un futur à créer. 


Le temps horloge

Illustration allant avec le texte

Frappe,
Une seconde et il était là.
Fraction d'espace, rencontre lumineuse.
Frappe,
Une minute de retard.
Sur le long de la fenêtre se touche une larme de pluie.
Grillage du temps sur la feuille de calcul des moments.
Elle se croise, il se pousse.
Revenir en arrière s'avère impossible, le prochain rendez-vous marquera l'heure.
Glissade des mécaniques qui roulent et s'effacent.
Frappe,
Elle était là, il n'y était plus.
Tristes fleurs en main.
Il s'évanouit en un souvenir de poudre d'argent.
Frappe,
Le sifflet du train se fait entendre au loin.
Partir là-bas d'une gare à l'autre.
Et espérer quelque part peut-être entre les astres.
Frappe,
Rien n'est plus comme avant, il n'y a plus de gare, plus d'espace, plus d'attente.
Tous vont si vite, se dit-elle.
Elle marche contre le vent,
Sa chevelure grise s'évapore dans la brume du matin.
Voilà maintenant soixante ans qu'elle attend,
Mais le train ne viendra jamais, la guerre est finie.

Texte: Maxime Charbonneau
Illustration: Mélissa Pilon

Temps

Le temps qui sombre

Dans les ténébres

Avalé par les araignées

Tout évaporé

Par les idées

Dévastées

 

S'étale le long de la bordure

Comme de la confiture

Couleur sang verdure

Des arbres qui acceuillent

Les supplices éceuillent

 

Les fées ne sont plus qu'illusions

Une illustre perversion

Des sentinelles imaginations

Des sens perdus déconfits

Au milieu des convives surpris

Relâchement

Pousser, manger, haïr.

Paraître, s'investir et s'accrocher au fond du sac.

Sucer le socle de l'incontournable : paraître pour manger... manger... paraître.

Frissonner et languir.

Faire quelque chose pour tracer du vide. Se vider pour oublier, ne rien faire pour s'effacer, manoeuvrer pour continuer...

S'écraser à plat ventre sur un plancher... et dormir.

Île bizarre

(Animation: glisser le curseur sur l'image pour lancer.)

 

Vent

Vent

Vantardise

Vaniteux

Coup de vent

Vent glacial de l'aube

Tombe sur mon caniveau en vente

Pour un passage au quai de Vendôme

Vent

Variable cannibale

Vassal

Ton cauchemar d'hier s'efface devant

Te laisse au vent

Des idées cognent au ventre

Des caresses vampiriques

Tornade qui prend son envol

Dans les jardins des vandales

Ventriloque de la parole facile

Qui attire la vengeance

Mes yeux vendangent de rougeurs

Vent

Partir au vent

Un vendredi

Sans mot dit